Quelques lignes du philosophe Slavoj Zizek qui dérangent les militants ( que nous sommes ) et qui font écho aux propos du Prince dans le film de Visconti Le Guépard « Il faut que tout change pour que tout reste comme avant» ».
« Même dans la politique progressiste d'aujourd'hui le danger n'est pas la passivité, c'est la pseudo-activité, le besoin urgent d'être actif et de participer.
Les gens interviennent sans arrêt, essayant de « faire quelque chose »; les universitaires participent à des débats sans aucun intérêt : la véritable difficulté consiste à faire marche arrière et à s'en retirer. Ceux qui sont au pouvoir préfèrent souvent une participation critique au silence, simplement pour nous engager dans un dialogue, pour s'assurer que notre menaçante passivité est rompue.
Pour lutter contre ce mode interpassif où nous sommes actifs sans trêve, uniquement pour nous assurer que rien ne changera réellement, le premier pas véritablement critique est de se retirer dans la passivité et de refuser de participer.
Ce premier pas dégage le terrain pour une activité véritable, pour une action qui changera effectivement les données de la situation. »
p 34-35 « Lire Lacan » par Slavoj Zizek Nous MMXI