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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 11:14
Michel Cordillot

publie Utopistes et exilés du Nouveau Monde. Des Français aux États-Unis de 1848 à la Commune, Vendémiaire, 2013.

Michel Cordillot s’est attaché à retracer l’aventure de ces hommes et de ces femmes, utopistes, vaincus de juin 1848, républicains en fuite après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, communards en exil, qui prirent les armes lors de la guerre de Sécession pour en finir avec l’esclavage, puis fondèrent les sections françaises de l’Association internationale des travailleurs.

Michel Cordillot publie Utopiste et exilés du Nouveau Monde. Des Français aux États-Unis de 1848 à la Commune, Vendémiaire, 2013
New York, le dimanche .17 décembre 1871. En plein cœur de Manhattan, des milliers de badauds et de sympathisants se pressent pour voir arriver la procession funèbre organisée en mémoire de trois communards fusillés près de Versailles moins de trois semaines auparavant. En tête du défilé, qui avance précédé d’immenses drapeaux rouges, de nombreux Français sont massés derrière un imposant catafalque. Le succès de la manifestation est spectaculaire puisque l’on parle de 10 000 participants, les journalistes présents sont interloqués, l’opinion publique américaine choquée. Cette manifestation marqua l’apogée d’un mouvement né dès 1848, quand 69 disciples du célèbre auteur du Voyage en Icarie, Étienne Cabet, quittèrent. la France pour le Texas, bientôt suivis par des centaines d’autres communistes icariens désireux de fonder une communauté, idéale. Plus tard arrivèrent les démocrates socialistes chassés de France qui avaient décidé de se construire une nouvelle vie en Amérique, puis les fouriéristes emmenés par Victor Considerant.
Michel Cordillot, est professeur émérite à l’université Paris-VIII. Il a notamment publié Aux origines du socialisme moderne. La première Internationale, la Commune de Paris, l’exil et de nombreuses biographies dans le Maitron.
22€ ISBN 978-2-36358-072-6
Avant-propos Ce livre représente d’une certaine façon un aboutissement. Il constitue en effet l’ultime étape d’un ambitieux projet collectif visant à sauver de l’oubli l’histoire des exilés et émigrés politiques français partis s’installer aux États-Unis entre 1848 et la Première Guerre mondiale’. Lorsque ce projet vit le jour en 1987, on savait déjà que cette histoire avait en fait connu deux phases bien distinctes. Durant les années 1848-1880, auxquelles ce livre est consacré, le mouvement recruta essentiellement dans les rangs des exilés politiques. Au cours de la seconde phase, depuis 1885 jusqu’au début des années 1920, il s’appuya principalement sur les migrants économiques francophones, pour aboutir à la constitution d’une éphémère Fédération socialiste de langue française adhérente au Parti socialiste américain, qui disparut dans les soubresauts politiques causés par l’éclatement de la Première Guerre mondiale. J’étais toutefois loin de penser alors qu’il allait falloir pratiquement un quart de siècle pour que nos travaux touchent finalement à leur terme. La parution, en 2002, dans la série internationale du « Maitron » (le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, dont la parution, commencée en 1964, se poursuit encore à ce jour), d’un volume incluant mille biographies de militants franco-américains marqua une première étape essentielle’. Un petit livre, rédigé quelques années plus tard à la demande d’un éditeur québécois intrigué par cette histoire totalement inexplorée impliquant des francophones en terre d’Amérique, traita de l’histoire de la seconde phase du mouvement’. Après la publication du présent ouvrage, consacré aux exilés des années 1848-1880, il ne restera plus qu’à procéder à la mise en ligne sur le site maitron.org des quelque 4 500 notices biographiques concernant des militant(e)s repéré(e)s au cours de nos recherches - ce qui nécessitera sans doute encore plusieurs mois de travail -, pour que notre objectif initial soit enfin pleinement atteint. Il pourrait sembler surprenant que le livre traitant des origines et de la première phase de l’histoire du mouvement social francophone états-unien arrive seulement maintenant, alors que le dossier est sur le point de se clore définitivement. Ce sont en partie les circonstances qui en ont décidé ainsi. Mais tout bien considéré, il n’est pas inintéressant que les choses se soient faites dans cet Ordre. On peut en effet penser que l’impact sur la vie politique et sur l’histoire des États-Unis de l’action des exilés, dont il sera question plus loin, fut paradoxalement plus profond à terme, du fait de sa dimension symbolique considérable quand on replace leur action dans son contexte historique, que celui des luttes menées par leurs successeurs, pourtant plus nombreux et plus durablement organisés.
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