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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 19:24
Vient de sortir chez Actes Sud

 

Le Boulevard périphérique

Roman - Henry Bauchau




Ed. Actes Sud, 250 p., 19,50 EUR.

 

CRITIQUE TELERAMA

4

Au chevet de sa belle-fille qui se meurt d'un cancer dans un hôpital de la banlieue parisienne, Henry Bauchau exhume soudain de son passé deux défunts oubliés, qu'il se met à veiller en pensée avec une qualité d'écoute hors du commun. Deux êtres extrêmes, l'un par sa pureté omnisciente, l'autre par son diabolisme destructeur, unis par une même initiale dangereusement serpentine : Stéphane, un ami féru d'escalade tué pendant la Seconde Guerre mondiale, et le SS Shadow, son tortionnaire au ­« visage dans lequel on peut tomber ».

Que Henry Bauchau, psychanalyste de 95 ans, pratique la libre association avec une telle maîtrise, quoi de plus naturel ? Que Henry Bauchau, romancier, poète, homme de théâtre, spécialiste des mythes comme de l'introspection, accole les mots les plus simples aux sensations les plus enfouies, quoi de plus éblouissant ? Toujours humble et vacillant, jusque dans son écriture qui semble en permanence s'excuser de lever le voile sur l'essentiel, cet écrivain signe un livre de chevet, dans tous les sens du terme. Un ouvrage oxygénant et obsédant, dont on sent qu'il ne vous quittera plus, et délivrera ses messages au compte-gouttes, au fil des épreuves de la vie. Un traité de la mort, au plus près des trépassés qui nous ont devancés depuis la nuit des temps, formant une farandole dont Henry Bauchau saisit la der­nière main tendue pour entrer en danse. Dans un souffle fragile et léger, imperceptiblement insistant comme celui de la dernière heure, il chuchote que nous sommes tous liés les uns aux autres, avançant dans un monde en accordéon, portés par la mémoire, ralentis par l'amnésie, asphyxiés par la peur, dopés par l'amour. Comme les voitures sur « le boulevard périphérique » que Henry Bauchau emprunte quotidiennement pour aller vers l'hôpital, tel le passeur sur le Styx. L'agonie de sa belle-fille, sur le visage de laquelle « la pensée ne ­pense déjà plus mais elle éclaire encore », lui ouvre des portes intérieures qu'il n'au­rait jamais cru pouvoir déverrouiller.

Tout mourant lègue donc quelque chose sur la mort à qui sait l'entendre. Comment capter ces signes ? En cessant de « vouloir », en lâchant prise. Henry Bauchau incite à guetter autour de soi les messagers anonymes, à la fois gouffres et tremplins, qui vous révèlent à vous-mêmes. Dès qu'il croit se cogner à ses propres limites (« chaque fois que je pense, ou que j'essaie de suivre mes états d'inconscience, je retrouve mon insuffisance »), il les repousse secrètement. Il est de ceux qui savent, comme son ami Sté­phane, qu'« il ne faut que regarder en soi toujours plus fort, toujours plus profondément », jusqu'à ce que les « yeux intérieurs ne soient plus deux, mais toute une constellation, un dôme de regards fixés sur l'obscurité ». ­Henry Bauchau fait partie de ces êtres d'exception qui abolissent les murs entre le quotidien le plus routinier et la quête intellectuelle la plus foisonnante, qui luttent contre l'intermittence de la réflexion et mènent une existence aux aguets. Sur le qui-vive, sur le qui-meure, avec la même foi en l'humanité.

Marine Landrot

Telerama n° 3025 - 05 janvier 2008
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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 19:11
Les journalistes allemands n'ont pas été convaincus par l'argumentaire asséné avec zèle par les Ministres de Sarkozy après le camouflet enregistré hier aux élections municipales et cantonales.
Pour eux les Français ont infligé une punition au Président et à son premier Ministre.



THE ROMANCE IS OVER
France Punishes Sarkozy's Party in Local Elections

French voters have expressed their dissatisfaction with President Nicolas Sarkozy in local elections. Sarkozy's UMP party has lost control of more than 20 towns and cities, an indication of just how unhappy the French people are with his presidency so far.

 

French President Nicolas Sarkozy is going to have to woo the French all over again after the local elections defeat.
Zoom
DPA

French President Nicolas Sarkozy is going to have to woo the French all over again after the local elections defeat.

French voters have given President Nicolas Sarkozy a clear message: the romance is over. In the final round of local elections on Sunday, Sarkozy's conservative Union for a Popular Movement (UMP) was thrown out of office in towns and cities across France -- an indication of just how far the new president has fallen out of favor since his election just 10 months ago.

 

The opposition Socialists wrested control of over 20 cities and towns from the right, including Strasbourg, Toulouse and the UMP strongholds of Amiens, Caen and Reims. They had already secured Paris and Lyon in last week's first round (more...). The right were relieved to hold on to Marseille but were still left with just three of France's 10 biggest cities.

The local elections were the first major electoral test of Sarkozy's presidency since coming to office in May 2007 and showed just how much the president has dropped in popularity. While he has fulfilled some of his pledges to bring in reforms in the public sector and labor market, the promised shake-up of the economy has not happened and he has backed off from or toned down the sweeping reforms he had promised. Meanwhile ordinary French people are increasingly concerned about their dwindling purchasing power and annoyed by the president's flamboyant lifestyle and whirlwind romance with his new wife, the former model Carla Bruni (more...).

On Sunday night, as the bad results came in, Sarkozy was conspicuous by his absence. It was left to his Prime Minister Francois Fillon to promise to step up efforts to create jobs and increase wages. "You can't change a great country like ours in a few months," he said in a televised address. "Tenacity is needed to reform."

The good showing has given a fresh boost to the Socialists, who had been reeling since the defeat of their candidate, Segolene Royal, in last May's presidential election.

 

The opposition took the opportunity to demand that the president change his policies. "The French are telling him that his promises about spending power have not been met," Socialist leader Francois Hollande said on Sunday.

 

However, Sarkozy's chief of staff, Claude Gueant, told the La Croix daily that there was "no question of touching the general architecture of the government or the main positions before the beginning of next year."

Nevertheless, the president is expected to change his style of leadership, shedding the celebrity trappings that have earned him the nickname of the "bling-bling president." In the coming days, he intends to make efforts to improve his image as head of state, commemorating both the World War II resistance and the death of France's last World War I soldier.

smd/ap/reuters/afp 

JOELLE MESKENS

Un avertissement cinglant à Nicolas Sarkozy

lundi 17 mars 2008, 07:07

 

C’est entendu. Les élections qui viennent d’avoir lieu en France étaient d’abord des consultations locales. Les mêmes hommes qui avaient connu leur heure de gloire ou qui avaient été laminés il y a moins d’un an lors d’élections générales subissent aujourd’hui un sort contraire. François Bayrou, après avoir recueilli plus de 18 % à la présidentielle, a été battu à Pau par une figure socialiste béarnaise inconnue du microcosme parisien. Et si Alain Juppé a été triomphalement élu à Bordeaux dès la semaine dernière après avoir été balayé lors des législatives, c’est que les électeurs ont apprécié son bilan de maire plutôt que l’idée de le revoir au premier plan au niveau national.

Pour autant, il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas avoir compris le cinglant message adressé aux gouvernants. Celui d’une terrible désillusion.

Si la gauche reconquiert de nombreux bastions urbains, ce n’est pas seulement par l’effet mécanique du retour de balancier. Pas seulement parce que les Français ont coutume, lors d’élections intermédiaires, de rechercher une sorte de rééquilibrage des pouvoirs. Que des grandes villes symboliques comme Toulouse et Strasbourg basculent à gauche prouve qu’un doute est né dans cette France de droite qui, l’an dernier, croyait avoir vu en Nicolas Sarkozy son sauveur. Car ce n’est évidemment pas le Parti socialiste, qui ne s’est jamais remis de sa troisième défaite présidentielle consécutive et qui reste englué dans les querelles de personnes et les batailles de stratégie, qui a gagné ces élections. C’est une droite brouillée avec une partie de son électorat qui les a perdues.

Bien sûr, Nicolas Sarkozy conserve sa légitimité à l’Élysée : son mandat n’expire que dans quatre ans. Mais le président serait bien avisé de tenir compte de l’avertissement. Ses réformes ne sont peut-être pas sanctionnées, mais son style, lui, ne passe décidément pas. Son goût du luxe ostentatoire dans une France qui souffre blesse ceux-là mêmes qu’il avait séduits : les milieux populaires.

L’Élysée laisse entendre que le chef de l’État aurait « changé ». On aimerait le croire : dans trois mois, il ne sera plus seulement aux commandes de l’Hexagone, mais de toute l’Europe.

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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 09:31



Vendredi, rendez-vous des observateurs du ciel sur les blogs. Sur les toits de Dienville, quelques girouettes et un épi de faîtage en étoile à six branches.
 
 
Skywatch Friday.
The sky and the roofs of Dienville. Some windvanes and a hexagram as a roofridge spike.
 
Plus de photos du ciel.
 
More pics for Friday Skywatch
Bonus : une vidéo "Sur les toits de Paris

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 18:28
J'ai été taggé par un blogger sur un autre de mes blogs, un blog de photos régionales sur le Briennois dans l'Aube.
http://brienne-aube.blogspot.com

Il s'agit de Quintarino, un blogger portuguais.
Il affiche sur son blog 8 faits qui le concernent et ne sont pas connus.

voir son blog
http://notasecretblog.blogspot.com/

Et il demande à 8 autres personnes (dont moi) de faire la même chose.
cette chaîne s'appelle"Meme" en anglais.
Voici une explication sur les origines et enseignements possibles de cette expérience.
What is a meme?
People often ask, "What is a Meme?" so here's a more than a little information on that. I pronounce it so it's rhymes with 'dream'; some pronounce it so it sounds like 'mem' (from mem-ory).

First off, technically most of the sites here are not memes. The fact that most of these sites create new questions all the time removes the whole evolving viral concept of a meme. But most people call them that and I liked the word 'meme' so I used meme.

In the context of web logs / 'blogs / blogging and other kinds of personal web sites it's some kind of list of questions that you saw somewhere else and you decided to answer the questions. Then someone else sees them and does them and so on and so on. I generally consider these to be actual questions and not some multiple choice quizzes that determine some result at the end (what color you are most like, what cartoon character are you, what 80s movie are you).

By some other definitions memes are viral and propagate around sometimes mutating as they propagate. Someone proposed something along the lines of some blog posts are viral, they write about something they see on one blog and the next person does the same sometimes their interpretation varies slightly changing the story (I cannot find this original reference).

Eventually some people decided they were going to creating weekly questionnaires (memes) and post them every week. Some are monthly, a few are daily and some are always there. Some suggest that you get five other people to do the same meme and they have to get five people (and so on), which sometimes increases their propagation. This probably stunts their mutated growth, having a permanent storage place where people go to find them but many people copy them from the site where they see it and they'll still change a bit.

Personally I liked these sites; sometimes they give me things to write about that I would have never started the topic on my own. So I started collecting them here at The Daily Meme http://thedailymeme.com/.

 

Other information from around the web

A meme is:
  • An idea that, like a gene, can replicate and evolve.
  • A unit of cultural information that represents a basic idea that can be transferred from one individual to another, and subjected to mutation, crossover and adaptation.
  • A cultural unit (an idea or value or pattern of behavior) that is passed from one generation to another by nongenetic means (as by imitation); "memes are the cultural counterpart of genes".

 

Origins of the word

The term and concept of meme is from the 1976 book by Richard Dawkins, The Selfish Gene. Though Dawkins defined the meme as "a unit of cultural transmission, or a unit of imitation," memeticists vary in their definitions of meme. The lack of a consistent, rigorous definition of what precisely a meme is remains one of the principal criticisms leveled at memetics, the study of memes. (from the Wikipedia)

 

Other Sources

 J'ai pensé proposer ce "Meme" aux abonnés de ce blog ( il y en aurait 8) plus quelques personnes que je connais.

A vous de décider de faire ou de ne pas faire. Dans tous les cas cela fait partie de l'expérience.

 8 faits inconnus me concernant :

. J'ai vécu 2 années dans le Sud de la Tunisie   où j'étais enseignant.
. J'ai rencontré ma femme à Stockholm dans un lieu appelé "Teacher's club".
. Ma femme a été professeur de Musique et Directrice d'une école W. Mozart
. Nous avons 2 enfants : un garçon et une fille.
.  4 petits-enfants : 2 citoyens français et 2 possédant la double nationalité suédoise et française. 
. I'm fond of rollerblading
. I'm a fan of Leonard Cohen and Patrice Modiano
. My dog is a poodle, it's name is Jules
. My name is not Deslilas but "Chérouvrier", the first time I wrote on a forum I used this alias because I was a "worker" (Human ressources manager" ) in the Paris public transport organisation (RATP) and I like a lot Serge Gainsbourg and especially his song "Le poinçonneur des Lilas", the "poinçonneur" used to punch the Metro ticket before 1971.

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 12:37
La Perfide Albion prend ses distances avec le "Président" de la République Française. Le Daily Mail titre son article "Sarkozy l'homme qui a fait de la France un objet de moquerie". Il reproduit un"best of" de ses prouesses.
Sarkozy: The man who's made a mockery of France
By PATRICK MARNHAM - More by this author » Last updated at 21:57pm on 28th February 2008

Comments Comments (11)

Nicolas Sarkozy is due to start a state visit to Britain in four weeks, and already he has managed to cause upset. On Tuesday, in an act of supreme discourtesy, he announced that he would be cutting it down from two nights to one, as he preferred to spend the night in his own bed.

But if that raised murmurs of disquiet at Buckingham Palace, then it is as nothing compared to the feelings for President Sarkozy at home. Indeed, it is fair to say that by the time he sits down to dine with the Queen, he is likely to be the most unpopular President of France for the past 35 years.

 

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Sarkozy

President Bling Bling: Nicolas Sarkozy has been ridiculed in France

 

You can get away with a lot as President of the French Republic. You can keep a secret mistress at public expense; you can kidnap and beat up journalists who threaten to expose the existence of your illegitimate daughter; you can salt away a fortune in illegal Swiss bank accounts. You can do all this and you will be buried, like Francois Mitterrand, with full national honours.

 

But one thing is absolutely out of the question. You cannot make the entire nation feel foolish. And yet that is how millions of French voters feel after weeks of watching their President cavorting around the world with his new bride, the former model Carla Bruni, while simultaneously insulting a host of political allies and the public alike.

 

Already his behaviour has become so unpredictable that one Spanish newspaper has described the French President as "sick", while the media coverage at home has accused Sarkozy of "turning the country into a magnificent toy for a child" or of "staging Desperate Housewives at the Elysee Palace".

 

For a man who promised to drag France into a new era of mature prosperity, it is an extraordinary decline.

Sarkozy was elected on a manifesto that was bound to be controversial since he promised "la rupture", a programme of economic and social reform that would mark a clean break with state intervention and over-centralised government.

 

But the President's recent unpopularity has little to do with his politics.

 

His ratings have fallen 27 points in eight months, whereas prime minister Francois Fillon, who is in charge of day-to-day government, has lost only five points over the same period. Instead, the popularity plunge has to do with Sarkozy's personal behaviour.

Last week, while officially opening the annual Nation Farmers' Show, Sarkozy was insulted by a man in the crowd who rejected his handshake and shouted: 'Don't touch me, you will make me dirty.' Instead of ignoring him and moving on, the President replied: 'Drop dead, you little cretin.'

 

This was merely the latest in a long line of gaffes which give the impression that the President of France is simply not up to the job.

 

The traditional role of the President of the Republic is to be a calm figure above the political battle, someone who can unite the nation, act as a final arbiter and take the long view, a role invented and brilliantly executed by General de Gaulle.

 

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Sarkozy and Bruni

Whirlwind romance: The president has married Italian supermodel-turned-singer Carla Bruni

 

The President is expected to act as a sort of elected constitutional monarch whose responsibility is in defence and foreign policy and who takes a solemn vow to protect France and to be its dignified representative.

But since coming to power Sarkozy has violated almost all of these traditions. Instead of remaining above the battle and resigning as leader of his own political party, the UMP, he remains the party's chief and even holds a weekly meeting of its steering committee at the Elysee Palace.

 

And he has personally intervened in the forthcoming local elections in his old constituency of Neuilly, a Paris suburb, in favour of his 22-year-old son.

 

Furthermore, instead of letting his government get on with the job, he interferes, frequently overruling ministers and making policy on the hoof.

 

Criticised for his policy statements about the importance of Christian traditions, Sarkozy attempted to please the Jewish community and announced that every ten-year-old child in France would have to "adopt" the identity of one of the 11,400 Jewish children who died in Nazi camps after being deported by France's Vichy government during the war.

 

Much to his surprise, this idea caused outrage even within the Jewish community. Simone Veil, a political veteran and sage, who was herself a childhood victim of deportation, said it 'made her blood run cold'. And the President's idea was dropped.

 

In another ill-judged attempt at populism, on the eve of local elections that are likely to prove disastrous for the Right, Sarkozy announced that criminals serving long sentences for murder and rape would in future be held indefinitely in mental asylums when their sentences ended, until they were certified as safe.

 

When France's supreme court, the Constitutional Council, ruled that this measure was unconstitutional, Sarkozy reacted by saying he would find a way round the ruling, so defying the very institution whose independence he is supposed to guarantee.

 

But the most serious damage Sarkozy has inflicted on himself lies much closer to home. Quite simply, his private life has intruded on his public role to the extent that it resembles the plot of a soap opera.

 

The saga began before last year's presidential elections, when Sarkozy was humiliated after his glamorous wife Cecilia left him and set up with an American businessman. He managed to patch up the marriage before the poll, and then tried to keep his wife happy by giving her a Hillary Clintonstyle role in government.

 

But Cecilia's brief period as France's 'First Lady' was marked by a series of disasters. She wrecked her husband's inauguration ceremony by ignoring most of the guests, walked out of two international conferences and then snubbed President Bush during an official visit to Washington.

 

Worse was to come. Last summer, in attempt to bolster her public role, she flew to Libya where she was said to have personally persuaded Colonel Gaddafi to release an East European medical team who had been held hostage for several years.

 

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Coffee break: The couple have been pictured in lots of loving clinches

 

In fact, it soon transpired that the French government had secretly ransomed the hostages, and Cecilia played no part in the negotiations.

 

Shortly afterwards, the Sarkozys were divorced, with the President's pride suffering a further blow when - two weeks after Cecilia's departure - he was obliged to welcome Colonel Gaddafi on a state visit.

 

His chosen method of consolation - an affair with a younger woman - was perfectly acceptable to French voters, other than the fact that it was conducted with all the dignity and decorum of a love-struck teenager. In France there is a traditional respect for the privacy of politicians. But instead of being discreet about his love for Carla Bruni, Sarkozy decided to advertise it to the world.

 

The pair were seen canoodling on official visits the Vatican and Egypt.

 

In response, the French Press took Sarkozy's violation of his own privacy as an invitation for open day on the presidency. He was christened 'President Bling Bling', in reference to his love of expensive trinkets.

 

A savage campaign of ridicule culminated on February 7, when a magazine published a text message allegedly sent by Sarkozy to ex-wife Cecilia, just one week before he married Carla Bruni: the text supposedly read: "Return home and I will cancel everything."

But perhaps the most serious evidence that Sarkozy has "lost it", is in his handling of Franco-German relations. For the past 50 years, the combined weight of France and Germany has enabled the two countries to run the European union almost as a private club, but the arrangement has now broken down for two reasons.

The first is that Sarkozy has decided to replace the Franco-German axis with a new closer relationship between France, Washington and London. The second reason is German Chancellor Angela Merkel's intense dislike of Nicolas Sarkozy.

 

Only yesterday it was announced that Sarkozy had postponed a meeting with Merkel for three months. The immediate disagreement is over the French President's determination to form a "Club Med", a formal union of all the countries bordering the Mediterranean. Germany regards this as a threat to European unity and a potential complication in its delicate relationship with Turkey.

 

The final straw came when Merkel refused to sign a joint newspaper article welcoming the "Club Med". Sarkozy then cancelled his visit.

 

This characteristically impulsive behaviour confirmed Merkel's low opinion of the President, whom she considers to be disrespectful, overfamiliar, hyperactive and boastful.

 

When she heard about his passion for Carla Bruni she even nicknamed him "President Duracell", after the long-life battery.

 

Every day, it seems, there is some fresh embarrassment, or some new Presidential gaffe that erodes his public standing yet further. Yesterday it was even rumoured in Paris that his three-week-old marriage to Carla Bruni was actually illegal because the ceremony took place in a private room in the Elysee Palace and not, as the law requires, in a public place.

 

The result of this ignominy? The man who promised to be France's Mrs Thatcher has instead turned into its Alan Clark - an arrogant playboy who appears to believe the normal rules of office do not apply to him.

 

Far from counting it as in insult, the Queen may consider herself fortunate that her forthcoming guest has opted to cut his visit short.

 

 
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Is he related to Tony?

- Ed, Bromley

Even the French deserve better than Mister Tea-Cosy.

- J R J, Glen Vine

He sounds like the kind of guy that will get on very well with our present government.

- Stewart Fisher, London England

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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 09:42
 




Un mouton très bavard rencontré sur les hauteurs de Dienville pour essayer de retrouver des points de vue utilisés pour des cartes postales du début du 20ème siècle.
 
A very talkative sheep I met some days ago when I was walking on the hills of Dienville hoping to find some point of views used a century ago for some postcards of this village.
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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 22:11
Périphéries
Rêves de droite - Défaire l’imaginaire sarkozyste

Un essai de Mona Chollet
La Découverte, « Zones »
156 pages - 12 euros
En librairie depuis le 6 mars 2008

Présentation de l’éditeur :

(JPG)« J’ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l’un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l’essentiel : et si elle correspondait au triomphe d’une nouvelle forme d’imaginaire politique ?

Mona Chollet décortique les principaux éléments de l’univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l’identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l’individualisme borné, le triomphe de l’anecdote et du people...

Aux antipodes de la fascination béate et complaisante d’une Yasmina Reza, elle critique les impostures idéologiques du nouveau pouvoir : un démontage sans concession des valeurs de la droite bling bling, dans un style incisif, souvent drôle, toujours fin, mêlant l’enquête journalistique, l’écriture littéraire et la critique sociale.

Lucide, elle pointe également la faiblesse alarmante de l’imaginaire de gauche, radicalement incapable de relever le défi. Contre le cynisme et les renoncements, il est urgent de réinventer un nouvel imaginaire émancipateur, en commençant par se réapproprier l’aspiration légitime à l’épanouissement personnel, aujourd’hui fourvoyée dans les mirages de la « société-casino ».

Mona Chollet, 34 ans, journaliste au Monde diplomatique, coanimatrice du site Peripheries.net, est l’auteur de La tyrannie de la réalité (Calmann-Lévy, 2004 / Folio - Gallimard, 2006).

Conformément à la politique éditoriale de « Zones »,
le texte intégral du livre est en libre accès sur le site de l’éditeur.
Pour plus d’information sur le sens de cette démarche, lire le texte de Michel Valensi, directeur des éditions de l’Eclat, qui en a été l’initiateur en France : « Petit traité plié en dix sur le Lyber ».

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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 17:16
 
   

 

Une exposition à voir avant le 30 mars dernier délai.



Maison Européenne de la photo à Paris : Edouard BOUBAT

16 janvier - 30 mars 2008

"Correspondant de paix", selon l'expression de Prévert, Édouard Boubat est une des grandes figures de la photographie humaniste française. De 1946 à 1999, il a, en reporter, parcouru la France puis le monde, saisissant de fugitifs instants de bonheur. Son œuvre, libre de toute tension douloureuse, est une célébration de la vie, pleine de poésie, de pureté et de tendresse. Ce "poète vivant dans un monde dont il avait la clé" (Raymond Grosset) avait coutume de dire : "Photographier, c'est exprimer une gratitude". L'exposition rétrospective présente une sélection de plus de 150 tirages, de sa première image -La petite fille aux feuilles mortes- aux derniers photogrammes en passant par les photographies de quelques-uns des pays qu'il a parcourus.

"J'aime la photo, c'est tout. Ce TOUT est la vie. Elle est inépuisable. Un bouquet de fleurs est inépuisable, on le voit de différents points de vue, sous différents éclairages, et dix photographes prendront dix photos différentes. Mes préférences vont sur ce qui ne pourrait être suggéré autrement que par la photo, comme chez Eugène Smith par exemple, et tous les témoins de la vie.

Dans toute tentative d'expression, deux aspects se rencontrent : son aspect métaphysique et son aspect apparent, son aspect irrationnel et son aspect pratique : la technique. Son aspect mesurable et l'immesurable. Certes, on mesure le temps de pose, la distance, on peut même tout mesurer, mais mesure-t-on l'essentiel, ce qui nous touche ?
Il est remarquable qu'en photographie, la technique est souvent "extrémiste". Soit dans le négligeable : "Appuyez, nous ferons le reste", soit dans l'exagération, un certain fétichisme d'appareil ou de matériel. Pour certains, l'appareil est plus beau que l'épreuve, comme la chaîne hi-fi plus intéressante que la musique.
La technique doit être un support.
Un support de quoi ? c'est la question.
La réponse est dans la photo. C'est-à-dire le photographe.
Le photographe est aussi dans la photo.
C'est la même chose pour tout ce qui nous intéresse. La part du visible et de l'invisible. Dans la photo aussi, la part du non-montré est peut-être la plus grande; et nous reconnaissons la magie de l'image. Puisque seul l'homme en a le privilège (si jamais c'en est un).
L'apparition de l'image dans la cuvette est aussi magique, et j'aime bien tirer.

Mon seul conseil : L'INCONSEILLABLE. Approchons-nous le plus près de la vie. Ouvrons l'œil. Ce mot image d'ouverture indique aussi le diaphragme.

Édouard Boubat
(Extrait de La Photo, de Chenz et Jeanloup Sieff, 1976)



Visites : Des visites commentées de l'exposition sont proposées pour les abonnés, les groupes, les enseignants et les scolaires. Pour plus d'informations, reportez-vous à la rubrique "
Les rencontres/Les visites commentées des expositions".

Programmation de films : La MEP propose une programmation consacrée à Édouard Boubat chaque dimanche de 15 heures à 16 heures. Pour plus d'informations, reportez-vous à la rubrique "
Les actualités/Les films".

Catalogue : Un livre est publié par les éditions de la Martinière accompagne cette exposition. Pour plus d'informations, reportez-vous à la rubrique "
Des livres et des films/Les éditions ".



Entrée visiteurs
5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris

Téléphone: (33) 1 44 78 75 00
Fax: (33) 1 44 78 75 15





plus de renseignements sur
http://www.mep-fr.org
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6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 21:08

Juliette Greco - St-Germain-Des-Pres
envoyé par bisonravi1987

La meilleure interprétation de la chanson de Guy Béart.
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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 14:53

 

 
Le rebond du modèle scandinave
Marie-Laure LE FOULON
 
 

Le rebond du modèle scandinaveLe rebond du modèle scandinave
Marie-Laure LE FOULON

176 pages
Prix : 16 €
Sortie : septembre 2006
ISBN : 2-915752-17-6

Extrait de l'ouvrage

« La zone nordique, cette oasis de bien-être », titrait, il y a peu, un quotidien suédois. Quand ce n’est pas la Norvège et l’Islande qui tiennent, en 2005, le haut du classement de l’indice de développement humain (IDH), c’est la Suède qui caracole en tête du « Bonheur mondial », suivie par la Norvège, alors que l’Islande et la Finlande sont les pays les moins corrompus de la planète et que le Danemark compte les citoyens les plus heureux d’Europe. Mais leur bien-être n’a d’égal que leur insolente santé économique. Des comptes publics largement excédentaires, des taux de chômage bien inférieurs à la moyenne européenne et des taux de croissance qui sont parmi les plus forts des pays industrialisés… Bref, les économies nordiques sont aujourd’hui les plus compétitives de l’Union européenne. »

« Ce n’est pas faire preuve de « déclinisme » que de constater qu’en France tout semble plus compliqué et compartimenté. Comme si l’on ne pouvait jamais trouver la porte si l’on n’a pas fréquenté la bonne école, si l’on n’habitait pas la bonne rue, si l’on ne connaissait pas la bonne personne, si l’on n’avait pas le bon mari, le bon diplôme, et presque le bon code… Cette macération des élites entre elles, qui bouche l’entrée (la sortie ? l’avenir ?), est débilitante pour un pays. Il faut cependant souligner qu’adopter « une attitude scandinave » en France engendrerait une perte pour une multitude de petites coteries, en termes d’argent mais aussi de pouvoir. »

« Si la parité était appliquée à l’Assemblée nationale dans des proportions identiques à celles des démocraties nordiques, nombreux seraient les hommes qui perdraient leur poste. Si le personnel politique français prenait sa retraite à l’âge en vigueur dans les autres professions, comme ils le font dans les pays scandinaves, beaucoup seraient obligés de laisser leur place. »

« Dans la zone nordique, il n’y a pas que les chômeurs qui ont des devoirs, les personnalités publiques en ont aussi. Ceux qui ne vivent pas selon les principes qu’ils prêchent sont durement sanctionnés. Du politicien qui emploie une femme de ménage au noir à l’argent public utilisé à des fins personnelles – même pour de petites sommes –, en passant par des chefs d’entreprises cupides passables de prison, la liste est longue des principes de bonne gouvernance (de civisme ?) que chacun se doit d’appliquer. »

« L’individualisme religieux, que l’on pourrait résumer par la formule « l’homme doit faire son salut tout seul », trouve des traductions constantes dans la culture nordique. Cette forme de solitude abrupte convient bien à ces peuples isolés et confrontés à une nature austère. Il existe aussi dans ces pays une réticence « à se faire servir ». Certes, les années de social-démocratie ont amplifié le phénomène, et les femmes de ménage ou les nounous sont rares. Les foyers qui ont une aide ne s’en vantent pas car l’« homo nordicus » doit être « duktig », c’est-à-dire habile, courageux et capable de s’en sortir tout seul. »

« La Scandinavie est constituée depuis longtemps d’un corps social solide. C’est ce corps social que présente justement Tocqueville comme l’antidote au risque de médiocratie. Même s’ils ont perdu en grandeur depuis quelques décennies, ces corps intermédiaires – associations, coopératives, mouvements populaires, églises – font toujours partie de l’identité scandinave contemporaine. Sans compter une presse redoutée et redoutable, qui joue véritablement son rôle de quatrième pouvoir. »

« Au fil du temps, les Suédois et, dans la foulée, les Nordiques ont réussi à se convaincre et à convaincre le reste du monde qu’ils étaient dépositaires d’un mètre étalon du bien-être social. (…) « Ce qui est extraordinaire, ce n’est pas le système, mais le sentiment qui porte le système, le valorise ; c’est ce sentiment collectif de l’avenir, justement, cette entente générale, réalisée par les voies officielles de l’Etat et les syndicats, mais aussi par les adhésions individuelles massives. La prospérité sociale de la Suède s’exprime moins par des chiffres, qui ressemblent à ceux de maints pays, que par une spécialité suprême de ce peuple de spécialistes : la foi en l’homme moderne », a résumé François-Régis Bastide il y a plus de trente ans. »

« Un tel système a cependant un prix, et la pression fiscale nordique est la plus élevée de toute la planète. La fiscalité indirecte est forte ; la TVA est, en Suède et au Danemark, à 25 % sur la plupart des biens et services (contre 19,6 % en France) et à 12 % sur l’alimentation (contre 5,5 % en France). « Contrairement aux cotisations sociales, cet impôt est aussi payé sur les importations, ce qui est un facteur de compétitivité nationale. » Tous les contribuables sont par ailleurs imposables en Suède dès 1 850 euros de revenus annuels, contre 8 251 euros en France pour un célibataire. L’impôt progressif ne souffre par ailleurs d’aucun dégrèvement en rapport avec la situation maritale ou le nombre d’enfants. Ce fut la grande victoire des féministes suédoises des années 1970 de découpler totalement leur situation financière de celle de leur mari. »

« En 2004, la Suède a enregistré le rapport impôt/PIB le plus élevé des pays de l’OCDE, soit 50,7 %, suivie du Danemark à 49,6 %. La France affichait, elle, 44,3 %  Pourtant, les pays nordiques figurent aussi en tête de la compétitivité mondiale, contredisant ainsi l’idée selon laquelle une pression fiscale importante constitue un frein à l’activité économique. Il est vrai que l’impôt sur les sociétés y est relativement faible, 28 % en Suède et en Norvège et 26 % en Finlande, contre 34 % en France. »

« Comme le syndicalisme, la coopérative est l’enfant du capitalisme. C’est un mouvement encore aujourd’hui très vivace en Scandinavie, puisqu’il représente près d’un cinquième de la distribution alimentaire de la Suède, un quart de celle du Danemark et près d’un tiers de celle de la Finlande. En 2002, l’Union des coopératives des consommateurs suédois, KF, a fusionné ses activités de vente au détail avec ses organisations affiliées norvégiennes et danoises pour former Coop Norden – un groupe qui compte 27 000 magasins et 64 000 employés, et qui a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 9 milliards d’euros en 2005. »

« Le secteur privé a, lui aussi, une tradition d’ouverture, d’information et de participation des salariés aux décisions plus forte que dans bien d’autres pays. Ainsi, dans la plupart des pays nordiques, les syndicats sont représentés dans les conseils d’administration des sociétés cotées en bourse. La transparence paie, puisque les pays nordiques se placent dans le peloton de tête des pays les moins corrompus de la planète. Au tableau d’honneur de la vertu, la Finlande arrive depuis des années en tête, le Danemark à la troisième, l’Islande à la quatrième et la Suède à la sixième place. »

« En Suède, à côté du banquier, il y a l’inventeur, qui est souvent aussi un entrepreneur. Les patrons suédois ou finlandais sont d’ailleurs pour la majorité des ingénieurs. « Ils connaissent les produits ou les technologies qu'ils fabriquent. Ils sont capables d'aller dans les usines et d'en parler. » En revanche, les entreprises danoises et norvégiennes sont plus influencées par le modèle anglo-saxon, où les dirigeants viennent souvent du monde de la finance. »

« Après avoir pris son essor dans les années 1930, l’industrialisation, la standardisation et la production en série s’accélèrent à la faveur du boom économique des années 1950 et 1960. L’ameublement scandinave, et plus particulièrement danois, devient le symbole d’une modernité simple, fonctionnelle et pure. C’est à la même époque qu’une étroite collaboration entre techniciens et designers se met en place et donne naissance au métier de designer industriel. Des entreprises comme Volvo, Electrolux, Ericsson, Lego, Bang&Olufsen, Fiskars lancent de nouveaux produits aux formes étudiées. »

« Dans les années 1970, la conscience des ressources limitées de la planète et l’évolution du climat politique exigent de respecter une certaine éthique dans les productions. Désormais, les préoccupations sociales vont prendre une place croissante, avec le design pour les handicapés, la sécurité des enfants... A la même époque, Ikea devient le vaisseau-amiral du design suédois. »

« La Suède et la Finlande sont les pays d’Europe qui investissent le plus dans la recherche et le développement (R&D), respectivement 4,3 % et 3,5 % de leur PIB. En Suède, sous l’influence des prix Nobel, l’argent public va plutôt vers les sciences dites fondamentales ; la Finlande, elle, soutient davantage les sciences appliquées aux besoins du marché ou de la société. »

« En 2005, sur les quinze premières entreprises mondiales classées suivant la part consacrée à la R&D, les deux seules entreprises européennes sont la suédoise Ericsson, au 4 e rang mondial, avec des dépenses en R&D de 3,3 milliards d’euros, équivalent à 24,9 % du chiffre d’affaires, et la suédo-britannique AstraZeneca, au 13 e rang, avec des dépenses en R&D de 1,3 milliard d’euros, soit 18,3 % du chiffre d’affaires. »

« En Suède, il n'y a plus de fonctionnaires au sens où on l’entend en France. Une partie des rémunérations est individuelle et liée à la performance. Le nombre d’employés au service de la fonction publique a baissé d’un quart en quinze ans. Et le pays est l’un des rares de l'UE dont le budget national connaisse un excédent de plus de 2 % du PIB. Quant à la dette, elle est repassée en dessous des 50 % du PIB. La Finlande a également fait subir une cure de minceur à ses comptes publics et obtient les mêmes résultats. Quant au Danemark, petit pays dont les déficits publics étaient célèbres dans les années 1980, il a remboursé sa dette en 2006 et compte un excédent budgétaire de 5% ! »

« Le nord de l'Europe est parfaitement adapté à la nouvelle donne mondiale, car il n’a connu ni féodalisme ni relations hiérarchiques prononcées. Dans les sociétés pyramidales, lorsque le sommet ne prend pas l'initiative, rien ne bouge. En revanche, dans les groupes humains organisés horizontalement, tout le monde peut émettre une proposition et prendre une décision. Les sociétés modernes ressemblent à la toile horizontale de l'Internet, où chacun peut communiquer avec n'importe qui et dans n'importe quelle direction. »

« C'est l'Etat-providence qui rend la Suède concurrentielle en permettant de concilier le besoin de flexibilité des entreprises et le besoin de sécurité des citoyens. En d’autres termes, c’est parce qu’ils ont des matelas pour les réceptionner en cas de chute que les Nordiques acceptent de se lancer dans les changements incessants qu’exige la mondialisation. « Ceux qui investissent le plus dans la formation des individus, qui ont le plus de capacité d’innovation et qui ont confiance dans leur système, s’en sortiront le mieux », martèle Roger Mörtvik. Selon lui, la confiance sociale est primordiale. Fondement de l’Etat-providence, elle est aussi à la base de la productivité d’une économie. »

« L’attitude des pays nordiques vis-à-vis de l’Union européenne est ambivalente. Pour ces sociétés très égalitaires, l'Europe est souvent vécue comme un projet élitiste. Jusqu’à la genèse même de l’idée européenne, influencée par les larmes et la fureur de l’après-guerre, qui ne trouve pas véritablement d'écho chez les Scandinaves. La construction d’un espace nordique de libre circulation des personnes semble avoir érodé l’enthousiasme communautaire. »

« Les forêts nordiques sont intensivement exploitées depuis des années, la biodiversité y est faible et la forêt primaire a pratiquement disparu. La Baltique est l'une des mers les plus polluées de la planète, son poisson doit être consommé avec parcimonie, et l’été, des algues toxiques rendent la baignade impraticable en de multiples endroits. Et si le premier gisement d’énergie se trouve dans les économies d’énergie, les Scandinaves ne font absolument pas figure de modèle. Ils gaspillent l’électricité avec une insouciance proche de l’allégresse. »

« La Scandinavie a cependant pris une longueur d’avance dans les énergies renouvelables, grâce à certains avantages naturels – l’hydroélectricité en Norvège ou la géothermie en Islande –, mais aussi par volonté politique. Depuis plus de vingt ans, l’éolien signe ainsi l’originalité de la politique énergétique du Danemark. Le vent répond désormais pour près de 20 % de la production d’électricité de ce petit pays placé entre Baltique et mer du Nord. »

« La Suède a, de son côté, l’ambition de franchir le plus grand pas énergétique de toutes les économies avancées en essayant de se libérer complètement du pétrole dans les quinze ans qui viennent, et cela sans augmenter son parc nucléaire. L’objectif est de remplacer totalement les énergies fossiles par des sources renouvelables (biocarburants, éoliennes et énergie marémotrice) d’ici 2020, avant que la fin annoncée du pétrole n’entraîne une explosion des prix de l’énergie. « Nous voulons être à la fois mentalement et techniquement préparés à un monde sans pétrole », ont dit les sociaux-démocrates suédois à l’origine du projet la « Maison du peuple verte ». Ce qui signifie qu’aucune habitation ne devra utiliser du fioul pour son chauffage et qu’aucune voiture ne devra rouler à la seule essence. Leurs détracteurs parlent de doux rêves verts. »

« En Afrique, on les appelle les « discrets amis ». Entre eux, ils se surnomment le G0,7 : un gentil pastiche du G7. Eux ? Les pays qui consacrent au moins 0,7 % de leur revenu national à l'aide publique au développement, un objectif décidé en 1969 lors d'une conférence de l'ONU. Près de quarante après, on est loin du compte. Les vingt-deux pays les plus riches de la planète ont donné 0,25 % en moyenne de leur PIB, soit l’équivalent du prix d’un café par an pour leurs habitants. Les pays du G0,7, ceux qui ont tenu parole, se comptent sur les doigts d'une main. Auprès des trois pays scandinaves, Norvège, Suède, Danemark, on trouve les Pays-Bas et le Luxembourg. »

« Personne ne saura jamais ce qui a poussé Ansgar Gabrielsen, ministre conservateur norvégien du Commerce et de l’Industrie, à lancer sa petite bombe, en février 2002, quand il déclara tout de go, à la une d’un grand quotidien norvégien : « J’en ai assez de ces petits clubs d’hommes ! », et préconisa de « faire entrer de force les femmes dans les conseils d’administration ». Quatre ans plus tard, l’instauration d’un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des sociétés publiques et privées norvégiennes est en train de devenir une réalité, alors que seulement 6 % de femmes y siégeaient à la date de l’annonce ! »

« Le scandale est énorme à la fin août 1997. Une série d’articles du quotidien suédois DagensNyheter met sur la place publique ce que les chercheurs savaient depuis quelques années, à savoir que 63 000 personnes, à 93 % des femmes, ont été stérilisées entre 1935 et 1975 en Suède, dont près de la moitié par force. Si aucun pays scandinave n’a échappé aux stérilisations forcées, c’est en Suède qu’elles furent les plus nombreuses. »

« L’absence d’un véritable marché locatif déconcerte beaucoup d’Européens qui viennent habiter en Suède. Hormis les cadres expatriés, qui ont des entreprises prêtes à payer 2 000 à 6 000 euros par mois, il est impossible de louer un appartement dans les grandes villes suédoises. Aux mains des communes, des coopératives ou des institutionnels, le parc locatif est totalement contrôlé et fonctionne avec des listes d’attente. Il faut attendre des années pour obtenir un logement en centre ville, un délai qui rappelle ceux de l’ex-Allemagne de l’Est pour la livraison d’une Trabant ! A Stockholm, certains parents vont même jusqu’à inscrire leurs enfants à la naissance sur la liste pour leur assurer un logement à l’âge adulte ! »

« Avant de lancer la réforme des retraites, François Fillon a longuement étudié le consensus social qui a prévalu en Suède lorsque le pays a changé son propre système, en 1998. Mais s’il a remarqué que « cette réforme est la plus originale et la plus complète en Europe », il n’est pas allé jusqu’à la copier. Il est vrai que la réforme sur les retraites en Suède avait été précédée de quinze ans de débat et que, surtout, elle a réduit d’environ 40 % les revenus alloués ! « Le modèle nordique peut être une source d’inspiration, mais il y a des limites, des questions de seuil. La France est un pays plus varié, plus peuplé, plus mélangé. De même, en Scandinavie, il existe un esprit civique, un sens de la solidarité et de la collectivité qui dépassent les analyses économiques. »

« Il existe des malentendus avec le modèle nordique, au nombre desquels la « flexicurité » occupe une place centrale. C’est devenu un mot magique en Europe. Flexicurity en anglais, flexicuridad en espagnol, « flexicurité » en français. C’est le sésame de l’emploi, qui a ses aficionados en France, tant à droite (Nicolas Sarkozy) qu’à gauche (Ségolène Royal). Le couple flexicurité, flexibilité pour les entreprises et sécurité pour les salariés, réconcilie enfin le social avec le libéralisme débridé. Marx tendant la main à Tchatcher par-delà les siècles ! »

« Bien souvent, on ne décrit la flexicurité que dans son étape finale : les employeurs sont libres de licencier selon leurs besoins ; mais, en contrepartie, les chômeurs reçoivent une assurance-chômage confortable pendant quatre ans et une offre d’activation très performante, qui s’apparente à un véritable suivi personnalisé (formations, stages en entreprise payés comme de véritables emplois (1), remplacements dans les « job rotations », etc.). C’est un peu comme si on décrivait l’institution du mariage seulement au travers des lois du divorce ! »

« La flexicurité est une création social-démocrate et non pas libérale, comme on le pense trop souvent. En réalité, ce principe rassemble toutes les caractéristiques qui fondent l’Etat-providence. C’est peu dire qu’il n’est pas vraiment transposable, tant il faudrait tout déménager, du taux de syndicalisation à 80 % à l’esprit de consensus et de coopération, en passant par le fort idéal d’égalité, l’allergie aux hiérarchies trop marquées, la relation entre les entreprises et leurs salariés fondée sur un profond respect mutuel, ou les règles d’un marché du travail fixées par les partenaires sociaux sans intervention de l’Etat ! »

« Le Nordique n’a pas d’a priori et la modernité l’enchante, alors que le Français a beaucoup de théorie sur tout ou presque et que la nouveauté l’effraye. Pour un Nordique, ce qui fait la différence, c’est l’épreuve du réel. Qu’une mesure fonctionne et on l’adopte, qu’elle ne marche pas et on l’abandonne sans regret. C’est la capacité du système et des individus à s’adapter dans un monde en mouvement qui génère la confiance, cette anticipation optimiste de l’avenir. »

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(1) Ils s’apparentent à des emplois aidés car ils sont subventionnés par l’Etat danois ; c’est, aux dires des experts danois, le meilleur outil pour permettre aux chômeurs de retrouver un travail.

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