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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 15:52

A lire ou relire pour ne pas succomber aux propos réactionnaires de certains candidats "bien-pensants" à l'élection présidentielle de 2017.

 

«Après quelques tâtonnements, la méthode d’instruction et d’éducation se trouvait fixée désormais, et ce libre enseignement qui rendait l’étude attrayante, en laissant à l’élève sa personnalité, en lui demandant le seul effort dont il était capable pour les leçons préférées, choisies sans contrainte, donnait d’admirables résultats, augmentait chaque année la cité d’une génération nouvelle, capable de plus de vérité et de plus de justice. C’était la bonne, l’unique façon de hâter l’avenir, de faire pousser les hommes chargés de réaliser demain, délivrés des dogmes menteurs, grandis dans les réalités nécessaires, acquis aux faits scientifiques démontrés, dont l’ensemble constitue la certitude inébranlable.

Maintenant, rien ne semblait plus logique ni plus profitable que de ne pas courber une classe entière sous la férule d’un maître s’efforçant d’imposer sa foi personnelle à une cinquantaine d’écoliers de cervelles et de sensibilités différentes. Il paraissait tout naturel d’éveiller seulement chez ces écoliers, le désir d’apprendre, puis de les diriger dans leurs découvertes, de favoriser les facultés individuelles qui se manifestaient dans chacun. Les cinq classes étaient devenues ainsi des terrains d’expérience, où les enfants, d’une façon graduée, parcouraient le champ des connaissances humaines, non plus pour les engloutir, goulûment, sans rien en digérer, mais pour éveiller chacun à leur contact sa propre énergie intellectuelle, pour se les assimiler selon sa personnelle compréhension, surtout pour décider la spécialité plus étroite où il se sentait entraîné. Jamais l’expression qu’on était là pour apprendre à apprendre n’avait été encore été si vraie. C’était le débrouillage des jeunes cerveaux, le choix de chaque enfant parmi l’immensité de savoir, la meilleure façon logique d’utiliser plus tard tout son effort, tout ce qu’il apportait d’intelligence et d’énergie. Et cela grâce à l’attrait de l’étude, à la liberté saine et féconde, aux continuelles récréations de joie et de force dont on coupait les heures de travail… »

 

Travail

 Emile Zola 1901 page 444

Fasquelles éditeur Paris 1968

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