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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 11:30
Le Nouvel Obs publie quelques bonnes pages d'un livre de François Léotard qui fait son "Mea culpa" pour son vote du 6 mai dernier.
Louable sursaut pour quelqu'un qui pourtant ne devait pas être dupe du personnage et des conséquences de son élection.


EXTRAITS
François Léotard : "Depuis que tu es à l’Elysée je suis inquiet"
Au cours de leur vie politique, les deux hommes se sont croisés et appréciés. Mais aujourd’hui François Léotard, qui publie chez Grasset un texte au titre sans équivoque "Ca va mal finir", dresse un réquisitoire impitoyable sur l’action du Chef de l’Etat.

Ca a débuté
comme ça. Une élection, une fête, du Champagne. Et du chiffre d'affaires au mètre carré. C'était pétillant. Je n'allais pas bouder mon plaisir puisque j'avais voté pour lui. [...] Naturellement mon cote gaulliste avait quelques regrets. La France prenait des allures de grande surface, et parmi les candidats mon produit était en tête de gondole. La publicité et les     promesses s'accompagnaient l'une l'autre comme deux petites voleuses qui font les sacs à main. Ensemble tout était possible. J'étais heureux qu'on soit ensemble. C'est étonnant comme on aime à croire ce qui n'est pas croyable.
Il a fallu plusieurs mois pour entendre parler de faillite. L'homme de Matignon, Mon le velouté, s'était laissé aller. Faillite ! C'est un mot que l'on aurait aimé entendre au mois de mars, avant l'élection... Au moment des giboulées. On s'y serait fait. Moi, je pensais à Churchill : "Je n'ai à vous offrir que de la sueur, des larmes et du sang." Et Londres bombardée tous les soirs. Nous, on allait très bien. Merci. La dette faisait à peu près l'équivalent du budget de l'Education nationale. Les intérêts seulement ! Pas le capital. Je me disais : ça va être bien. On pourra faire deux fois plus de lycées... Il suffira de rembourser ce que nous devons, de revenir à l'équilibre et le tour sera joué ! D'autres le font autour de nous. C'aurait été une promesse de grande qualité. Un millésime rare au rayon de l'œnologie politique. J'avais oublié que la dette, c'est comme la morphine : du bonheur immédiat ! On a donc choisi la béatitude. [...] Dès le lendemain on ne fut pas déçu : la retraite monastique bercée par le clair de lune sur un scénario de Fitzgerald, le clapotis des flots au large de Malte, puis aussitôt après le déferlement des milliardaires, la chasse aux nigauds baptisée modestement "ouverture", les infirmières bulgares, le drapeau tricolore relooké par Prada, les intermittences du cœur sous les ombrages de la Lanterne, un gouvernement tétanisé par les engueulades, les escapades à Saint-Tropez, enfin les bien-aimés du pouvoir, le gratin du Bottin mondial : Chavez, El-Assad, Kadhafi, Poutine... les cancres du passage en terminale de la démocratie. Je commençais, petit à petit, à bouffer mon bulletin de vote. [...] Sarkozy, c'est Glenn Gould en moins délicat. Il joue avec les mots sur son piano. Un artiste. Comme l'interprète canadien, il accompagne ses partitions de soupirs, de mouvements du visage qui donnent à la pièce jouée la permanente allure d'un chef-d'œuvre. Mais ce n'est pas du Bach.
Prenons l'exemple de ses rapports avec la police. Ils ont séduit une droite qui ne plaisante pas avec ces choses-là, ils ont alimenté ses nombreux discours, et sans doute, comme pour tous les enfants, marqué son parcours. Voilà une institution qu'il aime. Il s'y plaît. [...] Sarkozy ne parle pas de la police. Il est la police. Il est l'ordre. L'ordre seulement, mais l'ordre complètement. Sa doctrine est faite : les loubards des banlieues n'ont pas de problèmes sociaux, ni de logement, ni de culture, ni d'emploi. Les pédophiles n'entrent pas dans la catégorie de l'acquis mais dans celle de l'inné, les récidivistes que la prison a largement amochés doivent y retourner le plus vite possible. Ils ont été jugés ? Aucune importance. Pour le même délit, déjà purgé, on va inventer 'un suivi' en milieu fermé, c'est-à-dire une deuxième prison qui s'ajoute à la première, mais sans jugement. A quoi bon ? C'est l'Etat qui doit décider, c'est-à-dire l'exécutif, c'est-à dire la police. Il semble que notre président n'ait lu ni Tocqueville, ni Montesquieu, ni Benjamin Constant, il semble que la séparation des pouvoirs lui soit une énigme. Si l'on rend la justice Place-Beauvau, ce sera plus rapide. Et surtout plus près de l'Elysée. [...] On se souvient qu'il répétait volontiers qu'on ne faisait appel à lui que dans les moments désespérés. Alors il arrivait, soulevait le RPR et l'exaltait en quelques jours, redressait le budget de la nation, rendait à la police la confiance qui lui manquait. [...]
C'est vrai, on aurait dû se méfier. Dans le monde sauvage des animaux politiques, il ne faut pas être sur le passage d'un prédateur. Je le sais, j'ai traversé imprudemment la savane. Chirac était un carnassier débonnaire. Avec lui, on était mort, mais c'était sans rancune. Chacune de ses victimes, antilope déchiquetée et consentante, devenait digne d'une amitié nouvelle définitivement inoffensive. Avec Sarko, c'était différent. Le fauve avait - si l'on peut dire - une mémoire d'éléphant. Un jour, me parlant justement de Chirac, il m'avait dit : "François, n'oublie jamais ceci : je suis fidèle à mes ennemis." J'en ai encore froid dans le dos. L'ouverture n'a rien changé à cela. Elle donne à la victime un côté comestible qui la fait s'aplatir avec une docilité déconcertante. La douceur de Jack Lang dans ses approches concentriques du pouvoir fait penser aux roucoulements des pigeons qui ne voient pas, dans la casserole, les olives dont ils seront bientôt entourés. [...] Et je crains que la belle histoire qui nous est racontée du haut de l'Elysée ne se termine mal. Parfois je ne peux empêcher un certain malaise de venir en moi. J'essaie de le chasser et il revient. Je prends un livre et ça revient de plus belle. [...] Depuis que tu es à l'Elysée je suis inquiet. Qu'est-ce qui t'a pris exactement ? Je lis dans un journal que désormais la police française arrête des enfants... J'ai suivi avec consternation le morceau de Grand-Guignol qui t'a mis dans les bras de Kadhafi... J'apprends que tu as une «plume» qui te fait dire des bêtises... Il paraît que tu n'écoutes plus ceux qui t'entourent... Tu aurais même traité mon ami Martinon d"'imbécile"... Et ce pauvre Mon avec ses beaux yeux de labrador... C'est pas bien tout ça, Nicolas. Je te le dis parce que nous avons grandi ensemble. [...] Et puis ces histoires d'ADN pour le regroupement familial, ce n'est pas toi ! Tu t'es fait déborder par quelques malades de l'UMP Des frénétiques... [...]
Tu as eu raison de citer Guy Môquet. Cette jeunesse-là, intacte et fervente, qui s'abat d'un seul coup, laissant derrière elle le grand silence du courage, cette jeunesse-là, elle est belle et sans doute plus belle que la nôtre... J'aurais aimé qu'à côté de Guy Môquet tu cites Aragon, celui de 'l'Affiche rouge'. Parce qu'il parle de Manouchian et que le poème d'Aragon est lové dans l'écriture de la dernière lettre du futur fusillé. Pourquoi dis-je cela ? Parce que ces étrangers "mais nos frères pourtant" ont davantage honoré la France que ces "bons Français" qui tranquillement la salissaient à Vichy. Parce que ce sont souvent des étrangers qui ont aimé notre pays plus que nous ne l'avons fait. Parce qu'ils portaient "des noms difficiles à prononcer", parce qu'ils considéraient que peut-être dans le mot France il y avait un désir de droit et - qui sait - une résistance cachée.

"Ca va mal finir", par François Léotard, Grasset, 138 pages, 10 euros.
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commentaires

Y
 <br /> Ce vendredi saint, le 21 mars 2008 <br />  <br />  <br />  <br /> Monsieur François LEOTARD<br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br /> Cher Ami,<br />  <br />  <br />  <br /> Je vous avais écris peu de temps avant la publication de votre livre "le Silence", sorti en janvier 2007. Comme si j’avais pressenti à l’avance les très violentes critiques que devait vous adresser le "Nouvel Observateur" dans ses colonnes littéraires. Pour être un homme d’écriture, avouez que celles ci sont fondées si l’on tient compte de l’importance des mots. C’est en ce sens que ces critiques sont fort intéressantes. Pour venir de la part d’un titre qui est en soi tout aussi significatif que l’est celui de votre livre. <br /> Je m’explique : Vous déclarez avoir quitté le monde de la politique pour celui de l’écriture et de la solitude, fort bien, mais il n’en demeure pas moins que vous vous devez de réagir à de tels propos. Père d’un jeune enfant, quelle image voulez vous lui donner à demeurer reclus dans votre repaire de Fréjus, alors que la France est dans de grandes difficultés. <br /> Vous dites être entré en politique pour défendre l’honneur de votre père. Très bien. A cela je vous réponds aujourd’hui, en tant qu’ancien novice, que c’est Notre Père qui est dans les Cieux qui a besoin de vous. <br /> Après vous avoir écrit que le temps est venu pour vous de sortir de votre silence, voilà que vous publiez un autre livre comme pour répondre à mon appel. Reste que ce pamphlet à l’encontre de Nicolas Sarkosy, " Ça va mal finir", est un non sens vu la manière dont vous étalez vos états d’âme du fond de votre retraite dorée(1). <br /> Ce que certains vous reprochent vu la façon dont vous avez monnayé votre départ, à afficher depuis une certaine sérénité. Dans ce livre vous noyez le lecteur dans une débauche de références en tout genre. En mettant Dieu à toutes les sauces, vous envenimez le débat. Pour n’avoir rien vu venir en votant Sarkosy. On dit que dans le confort l’esprit s’endort. En ce qui vous concerne, je dirais que vous usez du verbe à la façon du Bourgeois Gentilhomme faisait de la prose. Pour vous complaire dans l’écriture, vous passez une fois encore à côté de l’essentiel. C’est la raison pour laquelle, je vous interpelle publiquement. Sachant néanmoins que vous êtes certainement la personne la plus apte à saisir mes propos.<br /> Quand nous nous sommes rencontrés au Monastère de "la Pierre Qui Vire", j’ai cru comprendre que vous étiez désigné comme le futur président de la République. Mais, ainsi l’ai je écrit dans le livre que je m’apprête à publier, le problème d’une révélation c’est qu’elle vous fait entendre tout le contraire de ce que vous croyez. Reste qu’avec le temps, depuis que les années ont passé et l’élection de Nicolas Sarkosy, tout s’est soudainement éclairé. Avec ce postulat qui veut que les ténèbres aient besoin de la lumière pour exister, et que le malin travaille pour Dieu pour être son plus grand admirateur, il n’en demeure pas moins que la lumière se suffit à elle-même. Par conséquent, il serait temps de se réveiller, à moins de faire partie de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière. <br /> Dans mon livre qui s’intitule "l’homme aux trois soleils", je donne une grande part à l’islâm, au point de penser qu’il prédominerait un jour le monde (2). En réalité, c’est plus complexe et en même temps beaucoup plus simple que cela n’y parait. Si l’islâm a un rôle majeur à jouer, c’est bien pour faire pression sur un Occident qui se veut être une nouvelle terre promise, et les occidentaux le nouveau peuple élu. Pour ce qui est des ténèbres, n’est ce pas quand elles sont les plus denses que la lumière se veut la plus perceptible ! Ce qui se vérifie dans la façon dont Nicolas Sarkosy parle de Dieu. Ce que la plupart lui reproche. Sous prétexte qu’on ne doit pas mélanger la politique et la religion. <br /> En réalité ses propos sur la "laïcité positive" sont très révélateurs. Comme par ailleurs cette volonté d’imposer la morale à l’école. A vouloir "conscientiser" l’individu dès son plus jeune âge : lecture de la lettre de Guy Moquet, la prise en charge d’un enfant victime de la Shoah en CM2... <br /> Avec Sarkozy, nous avons un président qui est "missionné", presque mystiquement, pour aller jusqu’à dire à des cardinaux, lors de son premier séjour officiel au Vatican, en décembre dernier : "sachez que nous avons au moins une chose en commun, c’est la vocation. On n’est pas prêtre à moitié on l’est dans toutes les dimensions de sa vie, croyez bien qu’on n’est pas Président de la République à moitié, je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation parce que moi même, je sais ce que j’ai fait pour réaliser à la mienne". Il place sa mission politique, les sacrifices personnels qu’il évoquait durant la campagne électorale, dans le droit fil d’une vocation sacerdotale. Il faut oser le dire !<br /> Toujours lors de ce premier voyage officiel où il fut intronisé Chanoine de Latran, il s’est mis à l’égal du pape quand il affirme comme Benoît XVI "qu’une nation qui ignore l’héritage éthique religieux spirituel de son histoire commet un crime", Sarkozy réimplante quelque chose qu’on croyait d’un autre âge. En vérité, ce faisant, il nous ramène à notre propre réalité. La réaction des cardinaux, qui n’en demandaient pas tant, montra qu’il était adoubé pour être pour le Vatican l’un des grands hommes d’Etat de la planète qui portera les valeurs du catholicisme. Cet adoubement là n’a jamais eu lieu avec les autres présidents de la République. <br /> Ses diverses prises de position envers la religion et la morale nous ramène à l’empereur Charlemagne qui s’est servi de la religion à des fins politiques pour édifier son Empire. Considéré comme le père fondateur de l’Europe occidentale, Charlemagne, comme vous le savez, pour avoir ajouté de son propre chef le "filioque" dans la prière du Credo de Nicée, est responsable du schisme de 1054. Ce dogme de la Sainte Trinité de l’Eglise Catholique Romaine qui a servi de socle, de ferment, à la société occidentale aura placé l’homme à l’égal de Dieu. Mais à un niveau tellement haut, qu’au lieu de se réaliser pleinement, l’homme d’occident s’est finalement pris les pieds dans le tapis. <br /> Cette clause du Filioque ("et le Fils", en latin) a été soutenue par l’église latine à partir du 11e siècle :Qui veut que le Saint-Esprit procède du "Père et du Fils" alors que les chrétiens orientaux affirment que le Saint-Esprit procède du "Père par le Fils". <br /> Un événement politique d’une portée considérable qui fut à l’origine de la fondation de l’empire carolingien dans l’Ouest. Et qui a abouti à la chute du mur de Berlin, et ce, très précisément, 200 ans après la révolution française (1789-1989) ! Comme pour nous rappeler que c’est bien cette trinité romaine qui est à l’origine de la scission des deux Europe avec le catholicisme à l’Ouest et l’orthodoxie à l’Est. Mais aussi des deux systèmes politiques qui en ont résulté. Avec d’une part le capitalisme et de l’autre le communisme. Deux écoles de pensée qui nous viennent de la conception que nous avons de part et d’autre de la trinité, sachant qu’on n’a jamais vu un mur s’écrouler d’un seul côté. On en est droit de s’interroger sur la sérénité du capitalisme, par le fait que l’économie a balayé toutes les valeurs humaines pour ne pas dire spirituelles, au nom de l’argent roi. <br /> Parce que son projet de mariage avec l’impératrice byzantine tomba à l’eau, question de s’arroger une identité royale, (ce qui fit Napoléon en épousant une Habsbourg, après avoir divorcé de Joséphine de Beauharnais). Charlemagne, que l’impératrice traitait d’usurpateur, décida de ruiner la réclamation de Constantinople à la juridiction universelle. Pour cela il creusa l’écart avec cette formulation d’une nouvelle trinité que devait adopter le pape quelques siècles plus tard. Manipulation qui correspondait bien à des fins politiques plus qu’idéologiques ; Raison pour laquelle nos institutions actuelles sont en train de s’écrouler. Ce dont nos politiques n’ont absolument pas conscience. <br /> La question en ce qui les concerne est : comment peuvent ils gérer un pays en crise quand on ignore tout des problèmes qui l’affectent . "La crise du monde d’aujourd’hui, ce qu’on appelle le déclin de l’Occident est liée à la perte irréparable de la trinité romaine, de la religion, de la tradition et de l’autorité"(3).<br /> C’est sur ce terrain là que l’Islâm se doit d’intervenir. D’autant plus que Charlemagne, le père fondateur de l’Europe occidentale, lui doit sa couronne. Après que Charles Martel, son grand père, qui n’était pas de sang royal, pour avoir vaincu les arabes, à Poitiers en 732, a permis à son père, Pépin le Bref, de devenir roi de France. C’est ainsi que les carolingiens auront succédé aux mérovingiens. <br /> Par conséquent, dès lors que Charlemagne a usurpé le trône des rois de France, il en aura perverti toute son histoire. En effet, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans cette fameuse victoire. Mon livre se veut non seulement la relecture de 1000 ans d’histoire judéo-chrétienne qui ont forgé l’occident dans ses valeurs fondamentales, mais aussi la conception que nous, les Occidentaux, se sont faits du monde depuis sa création. Et parce que l’Occident a pu s’édifier au détriment de l’Islâm, il est normal que ce même Islâm lui exige des comptes en retour. Reste à savoir de quel Islâm il s’agit. C’est donc l’un des objets de mon livre que d’y remédier. <br /> Vous qui avez publié une lettre ouverte au Président Ahmadinejad dans laquelle vous faites son procès, jusqu’à le menacer qu’on irait cracher sur sa tombe. Ce qui vous a valu une réponse en règle des Autorités Iraniennes. Plutôt que de jeter de l’huile sur le feu, en pointant du doigt un islâm agressif, sachez que le prince jordanien,"Ghazi bin Muhammad bin Talal", dans une lettre signée par de nombreux dignitaires musulmans, venus des différents courants de l’islâm, invite les responsables de toutes les Eglises chrétiennes à s’engager dans un dialogue avec l’islâm, estimant que "la survie du monde est peut-être en jeu". Cette décision est l’aboutissement d’une initiative lancée en octobre 2007 par le prince, suite au discours controversé que Benoît XVI avait tenu, en septembre 2006, à Ratisbonne (Allemagne) sur les liens supposés entre l’islâm et la violence, puis à sa rencontre avec l’intellectuel algérien Mustapha Cher. <br /> Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a qualifié cette démarche des dignitaires musulmans d’"historique" et le pape a salué "l’esprit positif" de la lettre, mais des responsables catholiques avaient souligné la difficulté d’instaurer un dialogue théologique avec l’islâm. "Le Dieu des chrétiens est incarné, celui de l’islam ne l’est pas, notre rapport au texte est différent, le dialogue théologique est impossible", a déclaré au journal "le Monde" l’un d’entre eux.<br /> A la façon dont nous nous comportons les uns vis-à-vis des autres, on est en droit d’en douter. Aujourd’hui, qu’en est-il vraiment de ce Dieu incarné ? Ce qui nous ramène encore et toujours à cette trinité catholique romaine qui vaut à l’occident de s’être fourvoyé. Louis XVI, dernier capétien en exercice, en a payé les conséquences de sa propre vie. Que le Roi Louis XVI en appelle à la Sainte Trinité Romaine, la veille de son exécution, m’a fait comprendre qu’en décapitant le roi, c’est en réalité ces 1000 ans d’histoire, dont nous sommes redevables à la victoire de Poitiers, qui étaient remis en question. Ce qui vaut à la France d’être en pleine déconfiture aujourd’hui, entraînant dans sa chute le monde entier. Ceci pour lui avoir imposé ses valeurs.<br /> Louis XVI, qui a déclamé à juste raison mourir innocent des faits qu’on lui reprochait (responsable mais non coupable selon une formule qui a fait recette), le 25 décembre 1792, soit un mois avant son exécution, écrivait : "Au nom de la très Sainte Trinité du Père du fils et du St Esprit aujourd’hui vingt cinquième jour de Décembre, mil sept cent quatre vingt douze Moi Louis XVIe du nom Roy de France étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, mesme depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Procès, dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loy existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments". <br /> Ce dogme de l’Eglise catholique que bien peu sont en mesure d’expliquer n’a fait que reléguer Dieu aux abonnés absents. Par le fait que la loi sur la laïcité de 1905, avec la séparation de l’Etat et de l’Eglise, qui nous vient de la révolution de 1789, n’a fait que livrer l’homme à lui-même. Et que le siècle dit "des Lumières" aura anticipé ! A la bonne "morale judéo-chrétienne" succède le règne de l’"âge de la raison" où mieux c’est gros mieux ça passe. <br /> Hormis ce clivage politique gauche droite qui est très spécifique l’histoire de notre pays, à naviguer entre ténèbres et lumière. Il est clair que, dès lors les forts s’évertuent à dominer les faibles, que ce soit le communisme, l’Islâm, ou tout autre régime démocratique de quelque prétention il soit, les conséquences restent les mêmes. <br /> A propos de la monarchie, je me suis posé la question quant à son éventuel retour en France. Appeler "Monseigneur" un être de chair me posait un vrai problème, dans la mesure où pareille étiquette le place au niveau de Dieu. Mais parce qu’il n’a jamais été atteint, grâce au sacrifice de son aïeul, le roi Louis XVI, il en revient au dernier des capétiens de l’assumer : le prince "Louis de Bourbon". D’ailleurs appeler quelqu’un "Monsieur", à la façon dont on l’écrit pour le prononcer tout autrement, cela ne revient il pas au même ! Ce qui veut dire que l’humanité est vouée à la perfection. C’est ce que j’essaie de faire entendre dans mon livre qui s’intitule à ce propos "l’homme aux trois soleils".<br /> En forme de rappel en 1989, soit à nouveau 200 ans après la révolution française, Alphonse de Bourbon, le père du prince Louis, meurt décapité dans un accident de ski. Comme par ailleurs, son fils aîné, François, devait décéder dans un accident de voiture (1972-1984). De sorte à favoriser son propre frère Louis qui porte le nom dérivé du roi des Francs. Sachant que Clovis fut le premier souverain occidental qui ait adopté la trinité à une époque où "l’arianisme" contestait que le Christ était Dieu. <br /> Ce retour à la monarchie est tout à fait envisageable, voire salutaire pour qui accepte de se reconnaître dans l’Etre Suprême que le Prince Louis de Bourbon incarne. D’autant que ce descendant des Bourbons au physique de jeune premier, qui a aujourd’hui 33 ans, celui de l’âge de la résurrection du Christ, est né jour pour jour 760 ans après Saint Louis : 25 avril 1974. Ce qui en dit long sur les capacités de ce prince en pleine maturité. Cette charge lui est due. Quiconque s’y oppose va à l’encontre de l’Ordre Divin. Comme cela s’est produit avec la destitution de la lignée des mérovingiens dont les derniers rois étaient appelés "les rois fainéants". Toutefois pour en comprendre le sens faut-il encore relire ce qualificatif autrement : "fait du néant". <br /> Ceci va dans le sens des déclarations de Nicolas Sarkosy quand il parle de transcendance. Citant Dieu pour être dans le coeur de chaque homme. C’est à dire porter un regard tout autre que celui du commun des mortels. Ce que nul président a osé faire jusqu’à ce jour. Pour qui s’est retrouvé en campagne face à une Madame Royal c’est d’autant plus frappant.<br /> Il est vrai que la France s’en sortirait mieux avec un Roi, véritable arbitre au dessus de la mêlée des partis politiques qui ne cessent de s’entre-déchirer... J’ajouterai que la Monarchie est souvent le meilleur rempart contre les totalitarismes. Ainsi Juan Carlos a permis à l’Espagne de renouer avec la démocratie en succédant à Franco. En conséquence de quoi, je plaide donc en faveur de ce descendant des Bourbon pour être le représentant de la branche aînée des Rois de France. <br /> A la différence des Orléans, branche cadette, qui, tel Judas, ont voté la mort de Louis XVI pour quelques deniers. Ici une couronne. Ce qui semble ne pas leur avoir réussi à voir ce qu’il est advenu de cette famille princière. Par trois fois les Orléans ont essayé par la suite d’enlever les prérogatives du prince. Quand ils supprimèrent l’ordre du saint esprit, qui se veut être la troisième personne de la trinité. Ainsi que le titre de Duc d’Anjou du Prince, et le port des armes de France (4).<br /> Renouer avec la monarchie, c’est faire table rase du passé, avec tout ce que cela a de grandiose. D’inimaginable ! D’impensable. Dans une certaine mesure, c’est ce qui s’est passé avec le Roi de Jordanie, en digne descendant d’Ismaël, quand il a signé le traité de paix avec son ennemi d’hier. Puisqu’après lui sa lignée s’éteint du fait que son fils, Abbadalah II, le roi actuel, bien qu’Hachémite par son père, est né d’une mère anglaise. Vous qui avez bien connu ce roi, vous devez savoir que c’était son grand rêve de signer cette alliance en vue d’établir la paix pour les générations futurs. Question de mettre un terme avec cette vieille histoire qui veut que Dieu ait privilégié le cadet à l’aîné.<br /> Avec la désacréalisation du politique, les masques sont tous en train de tomber. En premier lieu, Nicolas Sarkosy dont je suis acquis à l’idée qu’il est prêt à démissionner pour avoir réussi à obtenir ce qu’il désirait. Tant il est vrai que le sort des Français lui importe peu ou si peu. Maintenant qu’il a atteint son objectif, il donne l’impression très nette de s’ennuyer. D’où sa manie de balancer des réformes et son empressement à signer le traité de Lisbonne pour devenir le patron de l’Europe. Du moins pour un temps. Le temps qui lui est compté à le voir bouger dans tous les sens. En réalité, sa seule vraie ambition est d’écrire une nouvelle page de l’Histoire. A sa façon (5.) <br /> Ce retour à la monarchie n’a absolument rien à voir avec l’aristocratie, à ne pas confondre avec la Noblesse. Pour être en grande partie responsable de sa chute, du fait que c’est Charlemagne lui-même qui a instauré la vassalité, avec la création de comtés. Des comtés qui n’étaient alors que de simples districts administratifs avant de devenir des charges honorifiques. Si l’on considère d’un point de vue ecclésial que le filioque s’est traduit chez les Occidentaux par plus de hiérarchie. Cette amalgame puise son inspiration dans ce dogme de la trinité romaine, par le fait que, de même l’homme s’est substitué à Dieu, une race d’individus a voulu s’interposer entre le roi et le peuple. Comme il en est pour tous ceux qui se veulent être des élus. La classe dominante. La Cour , la Curie. Si vous voyez ce que je veux dire !<br /> Pour Nicolas Sarkosy, pour n’être que le produit dérivé d’un système en voie de disparition, ce retour à la monarchie est une trop belle opportunité pour ne pas la saisir. A nous de l’aider pour le salut de tous.<br />  <br />  myspace.com/gastonfebus 
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N
Surprenant... très beau texte en tout cas, ô combien vrai, à part la comparaison à Glenn Gould, même en moins délicat !
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